incipit

La prononciation du mot incipit peut poser problème. Prononce-t-on [inkipit] (« ine-ki-pite ») ou [ɛ̃sipit] (« in-si-pite ») ? Avant de répondre à la question, intéressons-nous d’abord à son origine. Le mot incipit est un mot latin : il s’agit de la troisième personne du singulier du verbe incipere (qui signifie « commencer ») au présent de l’indicatif. Et ce mot a… deux prononciations ! Comment choisir ?

La prononciation la plus répandue aujourd’hui est [inkipit]. Elle est aussi apparue relativement récemment, à la faveur d’un courant de restitution de la prononciation du latin classique. Quant à la prononciation [ɛ̃sipit], c’est la plus ancienne des deux. Elle témoigne d’une prononciation du latin à la française, donc d’une francisation du mot latin. C’est d’ailleurs la seule prononciation donnée par les dictionnaires de référence, qui ont ici un peu de retard pour enregistrer la réalité des usages contemporains. C’est difficile à documenter, mais il est fort probable que la prononciation majoritaire ait changé au cours du XX^e siècle, passant de [ɛ̃sipit] à [inkipit].

Parce qu’il y a plusieurs façons de prononcer le latin ! Non seulement cette langue a énormément évolué au cours de sa très longue histoire (y compris sa prononciation), mais en plus il existe différents courants de prononciation du latin en français, qui évoluent avec le temps.

En français, il existe d’autres mots empruntés tels quels au latin qui témoignent de ces courants de prononciation. Certains d’entre eux sont prononcés comme en latin, à la manière de [inkipit] : abdomen, de facto. D’autres en revanche, plus nombreux, ont une prononciation francisée, façon [ɛ̃sipit] : cancer, nimbus, incognito, déficit. Enfin, certains mots, comme incipit, ont deux prononciations, ce qui témoigne de cette variation : c’est aussi le cas de consensus.

L’incipit d’une œuvre littéraire, c’est le début, les premières phrases du texte. Cette notion est employée en littérature.