Comment s’écrit le mot puits ?
Le mot puits s’écrit avec deux lettres qui ne se prononcent pas, un t et un s, à la fin du mot ! Il y a plusieurs autres mots français qui se terminent par deux consonnes muettes : corps, temps, distinct, aspect, respect, poids, fonds, remords, doigt, vingt, pouls, etc. Souvent, ces consonnes ont été introduites dans l’orthographe du mot aux alentours du XVIIe siècle. Mais pourquoi ?
Pour deux raisons. D’une part, pour les distinguer de leurs homophones, d’autres mots qui se prononcent pareil (puis, il doit, vin, pou, fond, etc.). D’autre part, pour conserver un lien avec leur étymologie (ou leur étymologie supposée…). On parle alors de lettres étymologiques, un phénomène qui touche surtout les mots très courts d’une seule syllabe. C’est aussi l’occasion de faire ressortir leur lien avec d’autres mots de la même famille, où ces lettres peuvent se prononcer (pulsation, respecter, corpulent).
Autant le s de puits a toujours été présent (même si c’était d’abord sous la forme d’un z), autant le t a été introduit relativement récemment. Dans les discussions des académiciens en 1673, à une époque où plusieurs orthographes cohabitent pour ce mot, l’un d’eux note : « la raison de l’origine [c’est-à-dire l’étymologie] voudroit que l’on escrivit puits de puteus afin de le distinguer de puis. Cependant peu de gens y mettent le t. Il me semble qu’on pourroit escrire puys comme font quelques uns ». Mais un autre académicien répond « ils le font mal et la remarque est bonne ». C’est plié ! Les académiciens écriront puits en rétablissant le t étymologique dans leur dictionnaire de 1694, et cette orthographe est parvenue jusqu’à nous.
On distingue donc les mots puits avec un t, qui désigne principalement un trou creusé dans la terre pour puiser de l’eau, et puis, le connecteur qui signifie à peu près « ensuite, après ».
En tout cas, on n’écrit pas puit !