Quelle est l’étymologie du mot monstre ?
L’origine du mot monstre remonte au verbe latin monere dont le sens religieux était « avertir, annoncer, éclairer ». De ce verbe est dérivé le mot religieux monstrum, « avertissement des dieux », qui désignait un fait prodigieux (parce que si c’était prodigieux, c’était l’œuvre des dieux, qui voulaient faire passer un message). Par extension, le mot latin monstrum a désigné n’importe quel prodige, sans connotation péjorative ; et c’est dans ce sens qu’il a été repris en français, au XIIe siècle.
Les différents sens de monstre au fil des siècles
Dans la mythologie, le mot monstre désigne un être fantastique. Le plus souvent, c’est un hybride, un mélange de plusieurs espèces : par exemple le Minotaure, qui est mi-homme, mi-taureau, ou l’Hydre de Lerne, qui a un corps de chien et sept têtes de serpents. Plus tard, on a appelé monstre marin la baleine, ou de gros poissons que l’on mangeait, et même des poulpes et des crustacés. Monstre est alors à comprendre dans le sens « animal étrange ».
Dès le XIIe siècle, le mot monstre pouvait aussi s’appliquer à un homme avec une façon de vivre différente de la norme, ou bien avec un physique étrange, difforme, puis par extension, à un homme très laid. D’ailleurs, pendant longtemps, on a exhibé dans les foires des personnes avec une difformité (bossus, siamois, etc.), en les appelant monstres.
Les mots de la même famille que monstre
L’adjectif monstrueux et son adverbe dérivé monstrueusement font partie de la famille du mot monstre. On y trouve aussi le nom monstruosité, et des mots moins courants comme monstresse (« femme monstrueuse »), voire très rares comme monstrelet (« petit monstre »).
De façon plus large, les mots montrer, moniteur, monument, prémonition descendent du verbe latin monere, tout comme monstre. Ils font donc partie d’une même grande famille de mots.