égrégore

Très rare pendant longtemps, le mot égrégore est de plus en plus employé depuis les années 2010. Voyons à quoi il correspond.

À l’origine, le mot égrégore appartient au domaine de l’occultisme. Dans un groupe ésotérique, il désigne une force occulte, nourrie par les membres du groupe lors de rituels, et qui se met à leur diapason.

Cette force a pu être comprise comme un être incarnant l’esprit du groupe, assimilé à un ange. C’est semble-t-il dans ce sens que Victor Hugo a employé le mot : « C’est à Malaspina de parler. Un vieillard / Se troublerait devant ce jeune homme ; il sait l’art / D’évoquer le démon, la stryge, l’égrégore ; / Il teint sa dague avec du suc de mandragore ».

Même chose chez George Sand : « Cette race, née du chêne, mère ou aïeule de celle qui était née du rocher, a porté les noms de géants, de fils de dieu ou des dieux, de demi-dieux, de titans, d’anges, de démons, de gnômes, de fées, de dews, d’égrégores, de dives, etc. »

La notion d’égrégore a été reprise, et est toujours d’actualité, dans la franc-maçonnerie. Égrégore désigne alors l’esprit de groupe d’une loge, la force du groupe. Il peut être alimenté par des cérémonies propres à créer l’exaltation des membres, à renforcer leur fraternité.

Au début du XXI^e siècle, le mot égrégore passe dans les domaines de la psychologie et du management. Son sens est alors proche de « esprit de groupe, esprit d’équipe, dont la force varie avec la dynamique du groupe, son atmosphère, ses expériences ». L’égrégore peut être un moteur collectif de motivation, une source d’harmonie.

Ce phénomène provient généralement d’une expérience forte fondatrice de la vie d’un groupe, par exemple un week-end d’intégration.